#3 Récit de grossesse, partie 1
De la décision d'arrêter la contraception aux émois des premières échographies 😳
Mars est passé à une vitesse folle et je n’ai pas trouvé une minute pour finir ce numéro. C’est d’ailleurs un peu fébrile (et pas seulement parce que je suis malade depuis plusieurs jours) que je l’envoie. J’ai l’impression de partager beaucoup de moi, peut-être plus que je ne le fais habituellement. depuis quelques années, j’ai remarqué que je gardais beaucoup plus pour moi ce que je vivais, contrairement à mes débuts sur les réseaux sociaux (il y a donc trèèèèèèès longtemps).
Clément et moi, nous sommes mariés en décembre 2021. Honnêtement, je n’attendais pas le mariage pour tomber enceinte, mais la vie a fait que nous avons attendu. C’était plus simple et cela nous rapprochait de l’arrivée dans notre futur appartement qui aurait le bon nombre de chambres. Le bien acheté sur plan a 3 chambres, c’était dans l’optique d’avoir une chambre pour nous, une pour notre futur enfant et la dernière qui aura la lourde tâche d’être polyvalente et de servir de bureau/chambre d’amis/aire de jeux pour chat/atelier de yoga et couture. Un futur chez nous, un vrai chez nous qui sera bien loin de notre appartement de couple avec une seule chambre.
En décembre 2023, nous ne sommes toujours pas dans cet appartement et finalement ce n’est pas une chambre pour un enfant mais pour deux qu’il nous faut. La vie prend de drôles de trajectoires parfois. Vous vous demandez peut-être pourquoi je parle de ça, mais cela va avoir son importance.
Donc, décembre 2021, nous nous marions civilement. Les discussions sur un bébé reviennent. Je n’en peux plus d’attendre… La plupart de mes copines sont déjà maman ou vont bientôt l’être, et leur maternité me fait doucement rêver. Les rues me semblent peuplées de femmes enceintes. Rapidement, ça vire à l’obsession… Je pense que ce sentiment doit parler à certaines personnes. On a tous les deux envie, mais il y a un mais. Petit a, nous nous marions laïquement en mai et est-ce que je ne profiterais pas moins de la fête si je suis en début de grossesse; petit b, nous avons déjà notre destination de lune de miel qui est l’Egypte et ma docteresse m’a bien fait comprendre qu’aller dans ce pays enceinte n’était pas la meilleure des idées. Mais tant pis, on se lance quand même en mars/avril à lâcher la contraception.
Être impatiente est ancré en moi, et pourtant je n’étais pas déçue lorsque je sentais mes règles arriver. Je m’étais tellement informée sur le sujet que je savais que tomber enceinte pouvait très bien arriver dès le premier coup d’essai ou prendre plus de temps. Je ne sais pas trop comment l’expliquer mais j’étais plutôt sereine. Et ce serait mentir que de dire que je n’étais pas contente de ne pas être enceinte pour le mariage ou notre lune de miel. Vu comme j’ai été malade les premiers mois, je n’aurais vraiment pas pu profiter de ce fabuleux voyage. La première fois où j’ai du vraiment montrer ma déception, c’est après notre retour d’Egypte. Je trouvais que tomber enceinte là-bas aurait eu quelque chose de magique. Un petit souvenir permanent de ce voyage, disons.
En octobre, une personne de ma famille décède. Ce départ tragique et brutal m’a énormément touchée. Un an plus tard, il est toujours aussi douloureux d’y penser. Et là, je ne sais pas… Je me suis dit que si la vie est bien faite, il fallait qu’elle me donne un bébé.1 Et c’est ce qui c’est passé, du moins c’est ce que je pensais au debut.
Vous devez vous dire, mais qu’est-ce qu’elle parle celle-là ! Et elle ne nous a toujours pas raconté la découverte, les premiers mois… J’y viens !
C’est drôle car j’ai déjà oublié énormément de choses de cette période, mais il y a des souvenirs qui restent gravés. Je me rappelle que le 19 octobre, nous sommes allées à Disneyland avec une amie et je me revois lui dire « oh non, demain je vais avoir mes règles ». On a fait tous les manèges qui nous mettent la tête à l’envers. Et en effet, le lendemain, j’ai eu un début de règle. Mais rien les jours suivants, et puis de nouveau un peu de sang le samedi. Et rien le dimanche. Je trouve ça étrange, mais je le garde pour moi. Le lundi matin, veille de l’enterrement, je fais un test très tôt. Ma petite sœur dort dans le salon, donc je ne dois pas faire de bruit. Les deux barres arrivent très vite. Tout ça me parait irréel. Là encore, je me souviens envoyer un message à une amie déjà maman pour qu’elle me confirme qu’elle aussi voit bien les deux lignes.
J’ai envie de faire une belle annonce à Clément, mais je vous l’ai dit : je suis impatiente. Donc je pose la boîte du test sur le lit et j’attends qu’il sorte de la salle de bain. Je crois qu’il ne comprend pas tout de suite ce qui nous arrive. On chuchote pour ne pas réveiller ma sœur.
C’était terrible de garder ce secret alors qu’avec ma famille nous disions au revoir à quelqu’un que l’on aimait beaucoup. Je m’en voulais terriblement d’être heureuse au même moment. Je n’ai rien dit car je préférais attendre un peu, je savais d’avance que je ne tiendrais pas les 3 mois et de toute façon cela ne m’a jamais traversé l’esprit. J’ai toujours voulu être entourée pour ma grossesse, que celle-ci se passe bien ou mal. Je tenais juste à faire l’annonce en personne lorsque c’était possible.
Parfois, je regarde certaines vidéos et la plupart me font mourir de rire. Parce que personne ne s’attendait à l’annonce de deux bébés !
Remarque nous non plus. L’idée d’avoir des jumeaux ne m’a jamais traversé l’esprit, car pour moi c’est une histoire de génétique et il n’y a pas de jumeaux dans nos deux familles. Et puis lorsque la nouvelle est tombée, je m’attendais plus à entendre une mauvaise nouvelle. Je dois rembobiner un peu pour vous expliquer mes angoisses.
Le test est donc positif, c’est la joie et par miracle ma docteresse est disponible le jour-même. J’ai également en ma possession une ordonnance pour faire une prise de sang afin de vérifier le taux de BCHG. J’enchaîne tout ca dans la matinée en trouvant des prétextes à donner à ma sœur, afin qu’elle ne se doute de rien. J’ai donc mon rendez-vous médical : on me fait une échographie endo-vaginale pour vérifier que ce n’est pas une grossesse extra-utérine. J’ai eu des pertes de sang quelques jours avant, mais on ne voit rien, et c’est normal à ce stade, à part deux corps jaunes. On m’explique qu’il est probable que j’ai pu ovuler deux fois, ce qui rentre dans une oreille et ressort par l’autre chez moi. Je repars avec une nouvelle analyse sanguine à faire dans quelques jours. Les résultats sont bons, normaux et c’est donc bon signe. Et une semaine plus tard, le 31 octobre, je saigne de nouveau. Je panique un peu et je décide d’appeler mon cabinet, ils me programment un rendez-vous le lendemain.
Le soir-même, je l’annonce quand même à la future marraine de notre fils. L’important c’est d’être entourée, même si cela se termine subitement.
Nous sommes donc le premier novembre, ce n’est pas ma doctoresse habituelle que je vois. Clément est avec moi, bien sûr. Tout du long de la grossesse, il aura été un vrai soutien (ce qui nous semble normal, mais visiblement ce n’est pas le cas de tout le monde). Hop sur la table d’auscultation et c’est reparti pour une échographie endo-vaginale. Sur le moment, je crois que je mettais vraiment préparée psychologiquement à ce que l’on nous dise qu’il n’y a rien. Je crois que je retiens mon souffle. Et là, elle nous dit qu’elle voit bien la poche et sa véticule. Je me souviens encore du soupir de soulagement de Clément à côté de moi, et du silence de la doctoresse… Qui finit par lâcher un « ah ! Je crois qu’il y a une deuxième poche ». En y repensant, j’ai de nouveau la tête qui tourne. Ma première pensée est « what the f-? » alors que Clément a l’air tout joyeux. Je sors de ce rendez-vous non pas rassurée mais complètement sidérée. Je crois avoir envoyé des messages aux deux copines au courant de ma grossesse, et l’on a erré un peu dans Paris, un peu perdus (jusqu’à ce qu’on se rassure en partageant des Croque McDo sans jambon).
Avec le recul, je sais que j’avais peur. Car même si j’étais très renseignée sur la grossesse - j’écoutais et lisais sur le sujet depuis des années -, je me suis rendue compte que je ne savais rien des grossesses multiples. Et l’idée d’avorter m’a traversé l’esprit. Un bébé c’est déjà un gros chamboulement, alors deux ! Toutes sortes de questions se sont imposées à moi, je n’arrivais pas à vraiment me réjouir.
Au moment où j’écris ces mots, je me trouve très dure car ces bébés sont vraiment les plus merveilleuses petites personnes que je connaisse et je ne regrette pas un instant de les avoir dans notre vie.
La peur se dissipe petit à petit, alors que l’on commence à annoncer l’arrivée non pas d’un bébé mais de deux ! Nous avons toujours une réserve car lors de l’échographie de datation, nous n’avions entendu qu’un cœur battre. Nous devions revenir une semaine plus tard pour vérifier que la deuxième poche était elle aussi bien viable. Cette période est vraiment angoissante, je ne sais pas sur quel pied danser… Tiraillée entre la crainte qu’il n’y en ai qu’un qui tienne, la joie de devenir maman, les questions pratiques et financières quant au fait qu’ils soient deux.
Et nous avons la confirmation qu’ils sont bien deux. Des jumeaux bi-bi, comme on dit. On parle de grossesse bichoriale et biamniotique. C’est-à-dire qu’ils ont chacun leur poche et placenta. Pour certains, ce sont des faux jumeaux mais je n’aime pas trop ce terme.
Les rendez-vous médicaux, les échographies… Tout fini par me rassurer : une grossesse gémellaire demande certes un suivi médical plus important, mais je ne suis pas vouée à accoucher prématurément ou par césarienne. Dans 50% des cas, la grossesse va jusqu’à son terme (tout de même plus court que pour une femme qui n’attend qu’un enfant) et les accouchements par voie basse sont fréquents. Je suis tellement rassurée, que j’occulte complètement mes premières craintes.
On me prévient qu’attendre deux bébés signifiait deux fois plus d’hormones donc deux fois plus de maux. Je ne suis pas épargnée par la fatigue et surtout les nausées lors de ce premier trimestre.
📺 Des enfants ? Non merci ! de Therese Shechter
Ce n’est pas parce que j’ai fait le choix d’avoir des enfants que la question de ne pas en avoir ne m’intéresse plus. Ce documentaire disponible sur Arte m’a beaucoup plu, car il aborde de nombreux points et interrogent de nombreuses personnes autour de cette question.
La réalisatrice prend le temps de nous expliquer le concept des politiques natalistes et de l’eugénisme, et des répercutions que cela a aujourd’hui dans le quotidien des childless et childfree. On y dénonce surtout le fait que l’on nous infantilise, alors qu’on nous demande d’enfanter…
Le documentaire date de 2022 et ne parle que des USA, mais il est terrifiant de voir qu’en 2024 et en Europe certaines personnes ont les mêmes soucis lorsqu’il est question d’avoir ou non des enfants.
Je ne peux que vous le recommander, que vous ayez/désiriez des bébés ou non.2
👾 Cult of the Lamb sur Switch
C’est 1000 ans après toute la communauté de joueurs Nintendo que je joue enfin à cet adorable jeu sanguinaire.
Il me faisait de l’oeil depuis un moment, et j’ai profité qu’il soit disponible en médiathèque pour le prendre. Maintenant j’ai envie de l’acheter pour continuer à faire grandir ma secte d’adorateurs aux allures de mignons animaux.
Dans ce jeu, nous incarnons un adorable agneau sauvé par un démon ‘un sacrifice. Pour le remercier, nous devons monter un culte à son honneur et dégommer les autres divinités.
J’ai craqué pour le design adorable qui contraste bien avec les taches horribles à faire (sacrifices, banquets avec les restes des ennemies, etc…).
Si je ne devais pas m’occuper de deux petits démons IRL, je pense que je passerai mon temps sur ce jeu.
📖 Des murmures d’Ashley Audrain
Un roman que j’ai dévoré en 2/3 jours. J’ai été complètement captivée par cette histoire aux allures de Desperate Housewives… Le style est incroyable, et je pense que la traduction de Julia Kerninon réussi à lui être fidèle.
Dans cette banlieue chic nous y suivons 4 femmes, toutes mères ou presque. Il m’est impossible de vous les décrire si je ne veux pas vous gâcher la lecture. D’ailleurs ce n’est pas toujours facile de le lire car l’autrice nous renvoie à nos pires craintes de parents (surtout de mère), mais pour ma part je désirais tellement découvrir ce qui est arrivé au fils de l’une d’elle… Certaines phrases, et surtout la dernière me hantent encore.
Ce roman fait parti de ceux que je relirai aisément tant il m’a plu.
Merci d‘avoir lu cette newsletter que je n’ai pas eu le temps e moi-même relire 🫣 J’espère qu’elle vous aura plu. Le mois prochain, A. et S. fêteront leur 1 an ! Je trouve ça incroyable à quel point le temps passe vite. Je dois commencer à préparer la décoration pour la teuf qu’on organise, et j’espère trouver le temps de vous raconter la fin de la grossesse.3
Bien sûr c’est une croyance qui peut sembler farfelue, un peu comme le karma… et j’ai bien conscience que ça ne marche pas comme ça en réalité.
Je suis juste en désaccord sur le fait qu’il ne faut plus faire d’enfants pour l’écologie, pour moi les générations nées de parents inquiets pour l’écologie sont ceux qui aideront peut-être à bouger les choses… je l’espère en tout cas, et on les accompagnera dans ce combat.
Spoiler : c’était très chill, jusqu’à ce que je me fasse hospitaliser et que j’accouche, onc j’ignore encore si je raconte ça ou si je passe au plus intéressant directement.
Je me souviens encore de l’annonce, et voir les 2 paires de chaussettes… ne pas comprendre et me dire qu’il devait y avoir UN bébé alors que c’était sûrement un cadeau pour Rain 😂😂😂😂