#4 Récit de grossesse, partie 2
La dernière fois, je vous parlais en long et large de la découverte d’être enceinte, puis lorsque nous avons appris qu’ils étaient deux bébés à s’être faits une place dans mon ventre.
Avant de commencer, je tenais à expliquer pourquoi il s’est passé plus de deux mois entre le dernier numéro et celui-ci : j’ai été malade, complètement épuisée et au bout du rouleau. Je toussais 1500 fois par jours, au moins. Mes moments libres étaient donc consacrés à me reposer ou ranger. Et là, j’ai eu un petit regain d’énergie, et une lecture récente m’a donnée envie de repenser à ma maternité et donc à écrire.
Le premier trimestre était plein d’angoisses, de nausées et de fatigues. Je le sais, mais je ne m’en souviens plus… La mémoire sélective est incroyable tout de même. Je ne sais plus quand exactement mes maux se sont arrêtés, mais puisque je ne me souviens plus vraiment du second trimestre, je pense que c’était relativement calme.
Tout va pour le mieux.
Nous avons une écho tous les mois pour surveiller leur croissance, et à part une fois où l’on me conseille de me reposer pour qu’elle rattrape un peu son frère, tout est ok.
La grossesse suit son cours. Je suis obligée d’acheter des vêtements dans lesquels je peux rentrer mon ventre. Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir plus de photos de moi enceinte, de ne pas avoir plus jouer avec la mode pendant cette période. Car sans vouloir me jeter des fleurs, je m’aimais beaucoup enceinte, ça m’allait bien. Je me sentais à ma place, et un peu priviligiée. Ce qui ne veut pas dire que c’est le cas pour toutes les personnes enceintes. Il y a encore et toujours beaucoup d’incivilités de la part des autres.
Je ne suis plus malade, comme avant, mais en revanche j’ai la concentration de la taille d’un petit pois. Je ne trouve plus d’intérêt à aller au travail, mon esprit est focalisé sur mes bébés et tout ce qui va autour. Malgré les horaires aménagés, je fatigue des transports et des journées de boulot. Je suis donc arrêtée plus d’un mois avant la date initiale de mon congé prénatal. Alors j’en profite pour ma balade, me reposer, voir des amies, faire du canevas et regarder plein de séries. Vraiment je bénie cette période de ma vie que je ne retrouverais plus jamais, ça aussi je dois en faire le deuil.
Je les sens bouger et ça m’amuse énormément. J’observe mon corps se déformer, être difforme parfois… Une petite tête essayant de repousser les limites, ce qui n’est pas sans nous faire penser à un facehugger1. Ils sont là, ils sont biens. Ils vivent, en moi. En écrivant ces mots aujourd’hui, je ne cesse de me dire qu’il est incroyable tout de même de pouvoir créer des humains.
Tout va pour le mieux.
Il y a tout de même de nombreuses angoisses : faire leur chambre, acheter tout ce qu’il faut… C’est une to-do list sans fin, avec 150 possibilités pour 150 recommandations. J’ai beau avoir des idées précises de ce que je veux, il y a toujours le doute de savoir si cela sera vraiment utile ou non. Sans oublier que j’aime les jolies choses et ce ne sont pas les moins chères2. Il y a également la question des vêtements : combien de body par enfants ? Quelles tailles ? Est-ce qu’on prend du prépa s’ils arrivent plus tôt ? Je ne pense même plus à la possibilité d’accoucher prématurément, ça n’arrive qu’à 50% des grossesses gémellaires alors je serai forcément dans le reste des statistiques… mais tout de même : est-ce qu’on doit acheter des mini-tailles ? Je me suis toujours vue comme une personne à minima organisée, il se peut que la grossesse ait occulté cette partie de moi. Ou peut-être que je voulais me préserver d’un stress, profiter des quelques semaines de calme qui nous restaient avant la grande aventure qui commencerait bientôt.
La valise pour la maternité n’a jamais été prête chez moi. C’est une liste qui me semblait insurmontable, aujourd’hui encore je ne sais pas ce que j’aurais mis dedans.
Le temps passe, et rien n’est prêt. C’est peut-être au début du troisième que Clément commence à monter les meubles de la chambre, qu’on récupère les vêtements des enfants plus grands de nos amis. Le plus drôle est que je suis stressée, mais je ne peux rien faire. Clouée dans le lit ou le canapé, ne trouvant la motivation que pour sortir voir des ami(e)s ou pour marcher, mais certainement pas pour préparer.
La seule préparation que je commence vraiment, ce sont les cours de préparation à l’accouchement. Suivi de séances de sophrologie, il faut mettre toutes les chances de son côté. Il me tardait de les commencer, de découvrir les secrets pour un accouchement qui se passera le mieux possible. J’avais déjà pu partager des craintes avec la sage-femme… À la maternité, ils voulaient emmener le premier bébé né dans une autre pièce, le temps que le second sorte… Cette idée m’était insupportable et y penser me fait encore pleurer aujourd’hui.
Mes amies, avec la complicité de mon petit mari, me font la surprise d’une baby shower. Une petite fête sans chichi, pour fêter la future arrivée des petits. Je suis émue et soulagée, voilà encore quelque chose que j’aurais voulu organiser mais il est certain que je n’aurais jamais eu la motivation.
Et bien sûr, il y a les photos avec Lydie (aller lire sa newsletter, elle donne plein de chouettes adresses pour y boire des cafés ou manger). Je crois que c’est peut-être l’une des choses que j’aurais le plus regrettée si nous n’avions pas trouvé le temps de les faire. C’est finalement un de mes derniers souvenirs de moi enceinte et bien apprêtée. Peut-être que le temps orageux était un présage pour la suite…
Je suis au 7ème mois (32SA, pour ceux qui s’y connaissent) et je suis plutôt en forme, même si je fatigue plus vite. En tout cas, je suis assez en forme pour aller une dernière fois à Disneyland et profiter des attractions que j’ai encore le droit de faire, de prendre des photos avec des personnages et de flâner dans mon lieu favori. Rien ne m’empêche non plus d’aller à l’anniversaire d’une amie dans un endroit connu de Paris pour ces pancakes 🥞
C’est ce jour-même que ça ne va plus si bien…
P.s. : désolée, j’ai eu le temps de lire et de voir beaucoup de choses, mais la flemme de vous faire des reco’.
Je vous laisse chercher sur Ecosia (c’est bien pour les arbres) si vous n’avez pas la référence.
C’est vraiment ma malédiction d’aimer les choses chères alors que je gagne pas des millards.